Série femmes entrepreneures: 19/99

Notre entretien avec Camille Katona et Stephanie Spence, fondatrices de la gamme 19/99.

En l’honneur de la Journée internationale des droits des femmes, nous souhaitons célébrer les accomplissements remarquables de femmes entrepreneures d’ici en 10 questions. Voici notre entretien avec Camille Katona et Stephanie Spence, fondatrices de la gamme canadienne 19/99, qui intègre tous les idéaux de beauté. Leur mission? D’abolir les définitions traditionnelles de la beauté et de permettre aux individus de créer les leurs, que vous ayez 19 ou 99 ans, grâce à des produits de beauté essentiels et multi-usages qui sont conçus pour créer, estomper, polir et donner un effet fumé.

1. Comment vous est venue l’idée de créer 19/99?

C: En 2016, l’un de mes professeurs à Parsons m’a mis au défi de définir mon objectif dans le cadre d’un travail de classe. Ayant travaillé dans la beauté et étant frustrée par les définitions à l’emporte-pièce de la beauté à l’époque, j’ai répondu: « Je veux mettre les gens au défi de voir au-delà des conventions traditionnelles de la beauté. » J’ai toujours été très proche de ma mère Diti – nous partageons nos vêtements et notre maquillage, ainsi que nos pensées, nos opinions et notre vision du monde. Il n’était pas logique que les marques de produits de beauté ne s’adressent qu’à moi, et pas à elle. Cela n’avait pas de sens qu’il y ait des limites à l’apparence, au comportement ou à la pensée d’une personne en fonction de son âge ou de sa position. Je n’aimais pas le marketing axé sur la peur qui présentait les rides comme l’ultime défaut.

Avec 19/99, nous voulions créer une marque qui englobe non seulement tous les âges, mais aussi toutes les interprétations de la beauté. Si le maquillage peut sembler banal pour certains, il fait partie intégrante de la façon dont nous exprimons la beauté dans notre vie quotidienne. Et en fin de compte, il s’agit de s’AMUSER!

2. Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir entrepreneure? (Quelles étaient vos inspirations ou vos aspirations à l’époque?)

S: La situation était assez simple: nous voulions quelque chose que nous ne pouvions pas trouver, alors nous l’avons fabriqué. Nous voulions que le maquillage redevienne du maquillage, c’est-à-dire du jeu, de la créativité et de l’expression. Au début, nos aspirations étaient assez pures et visaient à construire quelque chose d’inspirant et d’excitant pour nous et notre communauté. Nous voulions pouvoir collaborer et travailler avec des personnes que nous admirons, créer une industrie différente de celle avec laquelle nous avons grandi et faire ce que nous pouvions pour déplacer le regard sur la beauté de l’extérieur vers l’intérieur.

3. Quel impact souhaitez-vous avoir sur les gens, les autres femmes, la société en général?

C: Nous aimerions aider chacun à se sentir bien dans sa peau.

S: Nous aimerions encourager les gens à s’accepter et à accepter les autres, sans jugement.

4. Comment avez-vous trouvé un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle en tant qu’entrepreneure?
(Avez-vous des stratégies pour gérer le stress et éviter l’épuisement?)

C: Reconnaître que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée n’existe pas vraiment et qu’être entrepreneur implique d’être toujours absorbé par son activité et d’être prêt à se salir les mains à tout moment. Le fait d’être entrepreneur vous permet également de bénéficier d’une certaine souplesse dans votre emploi du temps, de sorte que prendre le temps de faire de l’exercice et de passer du temps avec vos amis et votre famille vous aide à éviter le burn-out.

S: Nous n’avons pas vraiment d’équilibre entre le travail et la vie privée, mais le fait d’accepter que les choses sont déséquilibrées rend les choses beaucoup plus faciles. Et reconnaître que nous avons choisi de faire cela et que c’est un privilège de pouvoir commencer quelque chose, alors il faut simplement s’y mettre. Nous essayons également de ne pas nous prendre trop au sérieux.

5. Y a-t-il des femmes qui vous inspirent dans votre vie professionnelle et personnelle, et si oui, qui et pourquoi?

C: Ma mère et ma grand-mère étaient toutes deux des entrepreneurs. Ma grand-mère a immigré au Canada en 1956 et a tenu un dépanneur avec mon grand-père jusqu’à sa retraite. Ma mère a créé son agence de stratégie de marque à la fin des années 80 et travaille encore aujourd’hui avec des marques extraordinaires.

S: Il y en a trop pour les nommer. Nous avons toutes les deux la chance d’avoir des mères et des sœurs qui sont des femmes incroyablement fortes, intéressantes, gentilles et hilarantes.

6. Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés en tant que femme entrepreneure et comment les avez-vous surmontés?

S: Il n’y a rien de terrible – nous avons la chance d’être entourées d’une communauté qui nous soutient. Cependant, c’est un fait que le financement des entreprises fondées par des femmes est inférieur à 1%.

7. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat mais qui hésitent en raison de la peur de l’échec ou des barrières perçues?

C: On se rend vite compte que personne ne sait vraiment ce qu’il fait, alors foncez! Vous apprendrez en cours de route. En même temps, je pense qu’il était utile d’avoir de l’expérience dans le secteur et d’avoir plus d’une entreprise au lieu de commencer quelque chose directement à la sortie de l’école.

S: Parlez de votre entreprise à autant de personnes que possible et assurez-vous qu’elle est viable – et vous pouvez commencer modestement… tout n’est pas encore déterminé et vous pouvez vous adapter au fur et à mesure.

8. Qu’est-ce que le succès pour vous?

S: Liberté de choix.

C: Idem.

9. Pouvez-vous partager un moment marquant ou un succès qui vous a particulièrement fière dans votre parcours entrepreneurial?

C: Le lancement avec certains de nos incroyables partenaires commerciaux a été surréaliste. Je me suis fait maquiller pour mon bal de fin d’année chez Holt Renfrew, pas très loin de l’endroit où se trouve aujourd’hui le présentoir de notre marque, et je me souviens avoir fait du shopping chez Space NK lorsqu’il était à New York, sur Broadway.

10. Si vous deviez donner une seule règle d’or à une entrepreneure en herbe, quelle serait-elle?

C: Ne laissez pas votre sexe vous empêcher de faire ce que vous voulez. Et ayez la peau dure!

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